Retour sur archives : une maquette que j’ai toujours aimée

« Transhumance des âmes »

Transhumance des âmes (c’est une maquette et il faut monter le volume pour bien entendre)

J’avais demandé à Olivier Daviaud, le compositeur, de se baser, pour écrire la musique, sur le balancement et le son lancinant du train. Je voulais qu’à l’écoute de la chanson on retrouve ce sentiment de temps suspendu quand on est enfoncé dans son siège pour quelques heures et que la seule chose que l’on ait à faire soit de laisser divaguer nos pensées.

Quand j’ai écrit ce texte, c’était pour beaucoup de gens la fin des vacances d’été.

J’avais ce sentiment qu’en ces temps de retours tout le monde était dans une instable fragilité, quittant une routine de farniente et de détente pour retrouver une autre routine plus contraignante de travail et de stress.

Certains tentaient de prolonger les vacances qui, en jouant de la guitare, qui, passant torse nu et en tongues dans les couloir du wagon. Et puis, tous ces sacs, ces valises et trop de choses.

Cette maquette est restée à l’état de maquette et n’a jamais fait l’objet d’un enregistrement pour un album mais elle revient régulièrement à ma mémoire et me fait toujours le même effet de douce nostalgie sensuelle.

Transhumance des âmes

Transhumance des âmes
Aux chaleurs de l’été
Un moment sans violence
Nous grise d’éternité

Un moment de faiblesse
Au moment de muter
Transforme en une tendresse
Cette instabilité

Au son d’une guitare
Aux accents andalous
Qu’un paisible routard
Remonte on ne sait où

Bercer nos insouciances
Qui bientôt faibliront
Dans les brumes où fileront
D’autres correspondances

Et déjà des gens montent
Les bagages plein de tout
Au loin tournent les pales
D’éoliennes paisibles

Distillant leur puissance
Aux besoins invisibles
Trop de choses remontent
Enterrer leur mois d’août

Et le point rond des seins
De jeunes hommes en voyage
Brunis d’un joli teint
De soleils et de nages

S’exhibent dans ce train
Flattant les illusions
Et serviront de point
À mes exclamations

Transhumance des âmes
Aux chaleurs de l’été
Un moment sans violence
Nous grise d’éternité

Un moment de faiblesse
Au moment de muter
Transforme en une tendresse
Cette instabilité